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Manger cinq fruits et légumes par jour, surveiller son poids, ne pas fumer, faire de l'exercice physique, ne pas abuser de l'alcool, contrôler sa sexualité pour éviter le Sida et autres maladies sexuellement transmissibles, prendre garde aux addictions, lutter contre le cancer, le diabète, les accidents de la route : telles sont quelques unes des injonctions qui envahissent au quotidien nos vies privées.
La définition des conduites à risques est aujourd'hui configurée par les experts de la santé publique à partir d’une rhétorique du contrôle et du gouvernement des corps dans nos sociétés modernes.
Le citoyen, le patient, voit son espace de vie même le plus intime largement codifié ou normé par ces diverses incantations de la politique de prévention au moment même où la loi (texte du 4 mars 2002 sur la « démocratie sanitaire ») veut faire du citoyen et du malade un acteur autonome, responsable, capable de bien gérer son « capital santé » (homo medicus). Le tout dans le contexte culturel d’une modernité où s’ancre la recherche de la santé parfaite et de la culture du corps.
L’enjeu de cet essai est d’élargir le débat qui se développe en santé publique à la lumière des sciences sociales.

Plusieurs courants se dégagent :
- d’un côté, la santé publique responsable de la mise sur pied des programmes de prévention de la maladie et de la promotion de la santé est systématiquement analysée par les sciences sociales et humaines durant les vingt dernières années en tant qu’entreprise normative dédiée à l’acculturation des masses aux valeurs promises par l’idéologie « sanitariste » (de l’hygiénisme à la médecine totalitaire).
- d’un autre côté, on peut envisager d’élargir le programme de recherche en sciences sociales de la santé publique pour intégrer des questions qui postulent certaines contributions positives de la santé publique comme, par exemple, la promotion de valeurs nouvelles dans les sociétés à la recherche de repères, l’affranchissement face au destin sanitaire ou la promotion d’une nouvelle responsabilité, l’épanouissement individuel dans une société de bien être.

Ce qui ressort aujourd’hui de la façon de construire la santé publique est qu’elle gère au quotidien nos existences, nos pratiques sociales et une lutte s’amorce pour le maintien d’une liberté du citoyen. Ce dernier trouve-t-il son compte dans la prise en charge collective de la maladie et des conduites à risques ?
C’est à cette question de pleine actualité que tente de répondre cet essai.

La liberté au risque de la santé publique

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Manger cinq fruits et légumes par jour, surveiller son poids, ne pas fumer, faire de l'exercice physique, ne pas abuser de l'alcool, contrôler sa sexualité pour éviter le Sida et autres maladies sexuellement transmissibles, prendre garde aux addictions, lutter c

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Auteur(s): Tanti-Hardouin, Nicolas

Editeur: Les Belles Lettres

Collection: Médecine & Sciences humaines

Année de Publication: 2012

Nombre de pages: 180

Langue: Français

ISBN: 978-2-251-43029-4

Manger cinq fruits et légumes par jour, surveiller son poids, ne pas fumer, faire de l'exercice physique, ne pas abuser de l'alcool, contrôler sa sexualité pour éviter le Sida et autres maladies sexuellement transmissibles, prendre garde aux addictions, lutter c

Manger cinq fruits et légumes par jour, surveiller son poids, ne pas fumer, faire de l'exercice physique, ne pas abuser de l'alcool, contrôler sa sexualité pour éviter le Sida et autres maladies sexuellement transmissibles, prendre garde aux addictions, lutter contre le cancer, le diabète, les accidents de la route : telles sont quelques unes des injonctions qui envahissent au quotidien nos vies privées.
La définition des conduites à risques est aujourd'hui configurée par les experts de la santé publique à partir d’une rhétorique du contrôle et du gouvernement des corps dans nos sociétés modernes.
Le citoyen, le patient, voit son espace de vie même le plus intime largement codifié ou normé par ces diverses incantations de la politique de prévention au moment même où la loi (texte du 4 mars 2002 sur la « démocratie sanitaire ») veut faire du citoyen et du malade un acteur autonome, responsable, capable de bien gérer son « capital santé » (homo medicus). Le tout dans le contexte culturel d’une modernité où s’ancre la recherche de la santé parfaite et de la culture du corps.
L’enjeu de cet essai est d’élargir le débat qui se développe en santé publique à la lumière des sciences sociales.

Plusieurs courants se dégagent :
- d’un côté, la santé publique responsable de la mise sur pied des programmes de prévention de la maladie et de la promotion de la santé est systématiquement analysée par les sciences sociales et humaines durant les vingt dernières années en tant qu’entreprise normative dédiée à l’acculturation des masses aux valeurs promises par l’idéologie « sanitariste » (de l’hygiénisme à la médecine totalitaire).
- d’un autre côté, on peut envisager d’élargir le programme de recherche en sciences sociales de la santé publique pour intégrer des questions qui postulent certaines contributions positives de la santé publique comme, par exemple, la promotion de valeurs nouvelles dans les sociétés à la recherche de repères, l’affranchissement face au destin sanitaire ou la promotion d’une nouvelle responsabilité, l’épanouissement individuel dans une société de bien être.

Ce qui ressort aujourd’hui de la façon de construire la santé publique est qu’elle gère au quotidien nos existences, nos pratiques sociales et une lutte s’amorce pour le maintien d’une liberté du citoyen. Ce dernier trouve-t-il son compte dans la prise en charge collective de la maladie et des conduites à risques ?
C’est à cette question de pleine actualité que tente de répondre cet essai.

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